réseau social, d'abord une question d'identité

Ce post est issu d'une serie de 11 article, le dossier est intitulé "pourquoi votre réseau social ne sera jamais Facebook, et c'est très bien ainsi" voici le second article, retrouvez le premier ici "l'entreprise à l'assaut des réseaux sociaux"

 

Sur Facebook, comme sur bon nombre de réseaux sociaux, le ressort majeur est l’individu. Celui-ci, sans aucune injonction, cherche à s’exposer - plus ou moins directement - et à se faire reconnaître pour obtenir une gratification symbolique (notoriété, échange…) auprès d’un cercle d’amis restreint. (Si le nombre moyen d'amis sur Facebook est de l'ordre de 130, Cameron Marlow a démontré que les réels échanges s'opèrent généralement avec un cercle restreint d'une dizaine d'amis. D'ailleurs, un trop grand nombre d'amis tend à discréditer un profil.) Au-delà de leur valeur intrinsèque, les contenus publiés produisent de véritables traits identitaires et permettent de créer de la collaboration et de la conversation.

Pour Dominique Cardon, sociologue à Orange Labs, la question de l’identité constitue la variable essentielle de compréhension du phénomène réseau social. Plutôt faudrait-il d’ailleurs parler d’identités au pluriel car les facettes constituant la personnalité d’un individu sont multiples. La problématique ne relève pourtant pas de la psychiatrie. Elle souligne simplement le fait que, sur chaque site, l’utilisateur se présente sous un angle spécifique et n’expose que rarement l’ensemble des facettes de son identité.

Dans le monde de l’entreprise, l’individu n’intervient pas en tant que tel, mais bien guidé par son statut de salarié, l’une des facettes de son identité. Il appartient par défaut à un ensemble qui dicte (plus ou moins explicitement) sa marge de manoeuvre. Une condition qui, sortie des réseaux verticaux d’experts, n’est évidemment pas la plus favorable à la libre expression et au réseau social.

Centré sur le « faire » plus que sur « l’être », le profil du collaborateur reste l’un des principaux leviers de networking. Il peut, en fonction de la ligne de conduite fixée par l’entreprise, s’enrichir de données personnelles dépassant le périmètre traditionnel du statut de salarié. A l’inverse de l’univers Facebook, cette levée de paravent s’opère dans un climat de transparence excluant généralement les pseudos (et dans une moindre mesure les avatars) pour des raisons de traçabilité.

Alors que les réseaux sociaux grand public reposent en grande partie sur la notion de gratification, le monde de l’entreprise élargit le spectre des évaluations possibles. Il ouvre en effet la porte à la critique, la remise en question, voire la sanction…Des éléments qui, pour autant, ne doivent pas briser l’élan des utilisateurs. La création d’un climat de confiance constitue ainsi l’un des premiers défis pour tout projet de RSE. C’est lui qui permettra au salarié de se dévoiler sans réticence. C’est également lui qui permettra de poser les bases d’une collaboration saine et profitable et de dépasser les freins naturels au partage et à la collaboration entre les salariés.

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A suivre: "l'efficacité au coeur des préoccupations des salariés"