la récession donnera-t-elle un coup d'arrêt à l'innovation ?

(traduit de l'Anglais, cliquer ici pour voir l'article original)


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Current Analysis a une vision intéressante de la crise actuelle des crédits et de l'agitation des marchés financiers : elles seraient positives pour le secteur des télécommunications. L'analyste Sandra O'Boyle est convaincue qu'une réduction des dépenses en capital peut permettre aux marques de télécommunication de revenir aux bases : s'axer sur la concurrence, réduire les coûts et achever des transformations remises à plus tard dans une lutte constante pour garder le rythme face aux rivaux.

« Un accent plus marqué sur la trésorerie et un contrôle plus strict des marges et des coûts pratiqués par les entreprises pourrait s'avérer positif, et même servir les efforts de restructuration des marques de télécommunication lesquels, dans des circonstances normales, pourraient être difficiles à achever », explique Sandra O'Boyle dans une note de recherche sur l'impact de la crise des crédits sur les télécommunications. (Un abonnement est nécessaire pour accéder au rapport complet.)

Elle n'a pas tout à fait tort. La plupart des investissements entrepris pour transformer les réseaux fédérateurs et les systèmes administratifs, du moins aux États-Unis, en Europe et sur les marchés asiatiques développés, ont déjà été effectués ou du moins planifiés. Les opérateurs peuvent donc se concentrer à présent sur le développement et le déploiement de services IP de nouvelle génération tels que la téléprésence, la virtualisation des centres de données et le Software as a Service (SaaS).

Sandra O'Boyle explique son point de vue :

La crise financière poussera les foyers à réduire leurs dépenses et les entreprises leurs investissements. Les opérateurs seront donc contraints de limiter leurs coûts pour abaisser les dépenses d'exploitation.Les opérateurs dont les structures sont trop coûteuses subiront un stress financier, alors que ceux ayant opéré une restructuration pratiqueront des prix de base moins élevés, ce qui permettra d'intensifier la consolidation continue des marchés européens des télécommunications.

La capacité à se concentrer de manière approfondie sur les besoins de leur clientèle peut permettre aux opérateurs de développer considérablement leur base de clients. En effet, une sensibilisation croissante à l'écologie augmentera fortement le besoin en matière de services collaboratifs, de visioconférence et de téléprésence, qui permettront de réduire les frais de déplacement et d'augmenter l'efficacité d'une force de travail répartie sur plusieurs sites.Les services machine to machine, qui permettent de diminuer les coûts de gestion et de production, deviendront également incontournables.

Les services de nouvelle génération attireront les entreprises, elles-mêmes confrontées à un futur incertain. Selon Sandra O'Boyle, en 2009 les entreprises seront à la recherche d'un modèle de facturation à la demande pour des services tels que la téléphonie sur IP et la collaboration. Elles bénéficieront ainsi de la flexibilité nécessaire pour faire face à une fusion inattendue ou à la nécessité de licencier 10 % de leur force de travail. Et si le ralentissement économique mondial gèle les embauches au sein des services informatiques, les marques de télécommunication tireront profit de la situation, puisque davantage de sociétés se tourneront vers les solutions de services gérés et vers l'externalisation.

Y aura-t-il donc un rayon de soleil dans la tempête ?

Tous les analystes ne sont pas convaincus du fait que l'informatique connaîtra une telle crise du financement. D'après Gartner et Forrester, la crise financière aura effectivement un impact sur les budgets informatiques, mais celui-ci ne sera pas catastrophique. Andrew Bartels, de Forrester, aurait déclaré « Il ne s'agit pas d'un remake de 2001/2002. » Les prévisions de Forrester sur les dépenses informatiques de 2009 aux États-Unis sont optimistes : 606 milliards de dollars l'an prochain, contre 572 milliards cette année (soit une hausse de 6,1 %). Espérons seulement que ces prévisions ne se basent pas sur le fait que les consommateurs devront emprunter pour acheter, car ceux-ci pourraient avoir des difficultés à trouver une banque encore sur pieds.

Yann Gourvennec

Je suis spécialiste en systèmes d'information, marketing de la highTech et Web marketing. Je suis auteur et contributeur de nombreux ouvrages et Directeur Général de Visionary Marketing. A ce titre,  je contribue régulièrement sur ce blog pour le compte d'Orange Business sur les sujets du cloud computing et du stockage dans le cloud.