i-Fashion : quand les technologies de l'information rencontrent la mode

note : article écrit en collaboration avec La Tribune par Pascal Boulard, auteur du blog initié de la Tribune, dont Orange Business est le sponsor officiel



Visite des laboratoires d'i-Fashion. On y met au point un assemblage de technologies qui permet de créer un avatar en trois dimensions. Celui-ci pourra être utilisé par son propriétaire pour acheter des vêtements en ligne qui seront, forcément, de bonne coupe. Un scan en 10 secondes permet d'obtenir les mensurations en trois dimensions d'une personne. Isabelle Juppé, directrice du développement durable du groupe Lagardère, s'est prêtée à l'expérience.

Le gouvernement coréen a financé le centre technologique d'i-Fashion et, depuis 2005, une soixantaine d'entreprises et d'universités participe au projet.

Lors de la présentation i-Fashion, on nous parle beaucoup d'ubiquité. Ce concept a déjà été mentionné par d'autres sociétés. Il consiste à pouvoir accéder à son univers personnel (musique, vidéos mais aussi données médicales) quel que soit l'endroit où on se trouve.

Dans le cas d'i-Fashion, il doit permettre de modifier les pratiques du commerce en ligne en y ajoutant beaucoup de personnalisation. « Aujourd'hui, l'expérience de personnalisation du e-commerce consiste à pouvoir commander une pizza différente en ligne », explique-t-on chez i-Fashion. Il existe cependant des expériences de personnalisation sur des tailles standards : pour 150 euros, Nike propose sur le web des chaussures que l'on peut colorer à souhait.

Comme le scanning d'une personne coûte cher, i-Fashion s'est appuyé sur une série statistique pour déterminer 16 modèles masculins coréens et 16 modèles féminins coréens standards. Cela ressemble donc plus à de la mesure industrielle qu'à du sur-mesure de masse. I-Fashion déclare posséder 15.000 styles de vêtements différents.

Une de ses applications est présentée dans le show-room de SK Telecom. Avec son Internet haut-débit multi présent, la Corée est un endroit parfait pour tester ce type de technologie. George-Edouard Dias, directeur e-business de l'Oréal, est notre cobaye. Il est scanné et son avatar est singulièrement différent de...la réalité.

C'est là un des problèmes de l'avatar qui doit être la propre représentation rêvée d'une personne. Ainsi, pour la représentation 3D, la justesse des mesures peut produire du dépit : on s'imagine beau comme une statue de musée; on découvre que, non, on ne ressemble pas au David de Michael-Ange...Cependant, le scanning 3D et la possibilité de personnalisation qu'il offre peut sans doute s'appliquer au monde du luxe. Vous vous trouvez à Séoul et vous avez oublié votre imperméable. Qu'importe, une enseigne française ou italienne bien connue pourra vous fournir rapidement le même, coupé exactement à vos mesures 3D. Gageons que pour une telle information, les données seront centralisées et que vous n'aurez pas besoin de les transporter sur la carte mémoire de votre téléphone portable.

Les cosmétiques présentent le plus de potentiel. Le scanning est limité au visage mais la simulation et des logiciels ad hoc permettent de transformer le rêve en quasi-réalité. L'avatar sera alors devenu le compagnon idéal du rêve.

 
Nicolas Jacquey
Pascal Boulard

nsp