Un Internet des objets

Pour ce billet en deux parties, j'ai discuté avec Geoffrey Zbinden, directeur M2M chez Orange Business. Il m'a permis de mieux comprendre le concept émergent connu sous le nom d'« Internet des objets », et m'a expliqué certaines de ses applications.

Qu'est-ce que l'Internet des objets ?
Internet est parvenu à occuper une place importante dans nos vies, plus rapidement que n'importe quelle autre technologie de communication dans l'histoire. Il a révolutionné la manière dont les personnes communiquent entre elles, mais cette révolution n'est qu'un début. La prochaine phase implique l'utilisation d'Internet pour la communication directe entre les machines. Les équipements, les logiciels et les objets du quotidien pourront se connecter directement à Internet à l'aide d'une adresse IP unique, et communiquer entre eux sans interaction humaine. Cette situation a créé un nouveau terme, apparu ces dernières années : L'internet des objets.

Que pourraient se dire les « objets » sur Internet ?
Cela dépendra beaucoup de l'application entre machines concernée, mais collectivement, ces objets pourraient optimiser la productivité des entreprises et des organisations du secteur public. Les objets pourraient afficher d'excellentes performances dans les tâches automatisées qui nécessitent actuellement l'action de l'homme, ou celles qui génèrent une grande quantité de gaz à effet de serre.

Quelles en sont les applications pratiques ?

Cette technologie pourrait contribuer au mouvement des « villes intelligentes », car les grandes municipalités luttent pour réduire leurs émissions de carbone et accroître leur efficacité opérationnelle. Imaginez, par exemple, des capteurs intégrés sur les routes, surveillant la circulation, et ajustant les feux pour faciliter un passage plus efficace des véhicules dans la ville. Ou encore, imaginez des lave-linge/sèche-linge indiquant au réseau qu'ils sont pleins. Le réseau pourrait leur indiquer de démarrer lorsque la demande globale est plus basse et les prix moins élevés ;

Quel est le niveau de progression de cette technologie ?

Ces solutions ne sont pas aussi farfelues qu'on pourrait le penser. Dans certaines communes françaises, les conteneurs de recyclage du verre sont équipés de capteurs à ultrasons qui envoient des informations sur leur niveau de remplissage. Lorsque les conteneurs sont pleins aux trois-quarts, une collecte est déclenchée, permettant l'utilisation plus efficace des camions de collecte et des tombereaux, et une réduction équivalente des émissions de carbone. Dans le Maryland, aux États-Unis, les décideurs ont mis en place un système « pay-as-you-throw » (« paie ce que tu jettes »), dans lequel les conteneurs de recyclage de chaque foyer contiennent une étiquette RFID (Radio Frequency IDentification, identification par radiofréquence) automatiquement lue lors de la collecte. Le poids recyclé est crédité à chaque foyer, et peut être utilisé pour la réduction des impôts ou en tant que crédit pour des services municipaux tels que les crèches et les parkings.

Dans notre prochain billet de blog, nous examinerons plus en détail quelques exemples spécifiques de communication entre machines. Mais ne vous y trompez pas, l'histoire de l'Internet des objets est déjà en cours.
Stewart Baines
Stewart Baines

Journaliste depuis prés de 20 ans et diplomé en Sciences et Philosophie, j'ai créé en 2002, l'agence Futurity Media avec Anthony Plewes. L'objectif de notre agence est d'accompagner les entreprises à identifier des sujets émergents dans le domaine des nouvelles technologies.