e-santé : se faire soigner sans passer par la case hôpital, c’est possible !

Infirmières au Royaume-Uni, médecins traitants et maisons de santé en France ou retail clinics aux Etats-Unis permettent de limiter le recours systématique à l’hôpital, encore faut-il le savoir !

l’hôpital, un réflexe

Le réflexe de la majorité des Français quand ils ont un problème de santé est d’aller aux urgences. Plus de 18 millions de passages y sont comptabilisés tous les ans alors qu’une bonne part des personnes qui y affluent n’avaient en fait pas besoin d’y aller et auraient pu aller consulter en ville. Et oui, les hôpitaux ne sont qu’une des composantes de l’organisation générale des soins…

  • Dans plusieurs pays (Grande-Bretagne, Suède, Portugal, Espagne, Finlande et Grèce) les soins primaires sont dispensés par des centres de santé multidisciplinaires.
  • En Suède et au Royaume-Uni, le premier contact avec un professionnel de santé est souvent réalisé par une infirmière.
  • Seule la Finlande a des lits dans ses centres de santé, ce qui en fait véritablement une structure intermédiaire entre médecine ambulatoire et hospitalisation.
  • Aux Etats-Unis, on a créé dans les années 2000 des Retail Clinics, des dispensaires privés tenus par des infirmiers qualifiés qui proposent un accès simplifié à des soins de 1er niveaux : horaires élargis, standardisé et à moindre coût.

En France, l’instauration du parcours de soins avec le « passage obligé » par le médecin traitant a limité le « nomadisme médical » mais n’a aucunement affecté le recours aux soins hospitaliers. Aussi des structures d’accès complémentaires aux soins de premiers recours se développent localement. Ce sont entre autres les maisons de santé pluridisciplinaires (MSP).

les maisons de santé pluridisciplinaires au plus près de français

Elles regroupent des professionnels de santé de différentes spécialités qui exercent en libéral dans un même lieu, le plus souvent en milieu rural (dans 80% des cas).

Au-delà des murs, est mis en commun toute l’infrastructure liée à l’accueil et à la prise en charge des malades dans une vraie logique de mutualisation. Ces structures locales doivent également rester en contact avec l’ensemble des acteurs du parcours de soins ce qui explique qu’elles s’équipent petit à petit de services de communication évolués.

Des services de visioconférences sont ainsi mis en place pour permettre aux médecins de ces structures de demander facilement l’avis de leurs confrères spécialistes.
Dans la communauté de communes d’Arzacq-Arraziguet, un projet de télémédecine a même relié les maisons médicales et les maisons de retraite pour que les consultations des résidents soient faites par les médecins de leur cabinet et ainsi d’éviter les déplacements.

Dans un contexte de crise de  la démographie médicale et d’inégalité de répartition géographique de l’offre de soins, cette forme d’organisation est ainsi perçue comme un moyen de maintenir une offre de santé suffisante sur le territoire, moderne et de qualité, tout en améliorant les conditions  d’exercice des professionnels.

à l’étranger, les bénéfices évalués

Il est intéressant de voir l’évaluation des modèles d’organisation des soins de premiers recours dans des pays plus avancés que la France en la matière.

Ainsi aux Etats-Unis, l’évaluation d’une maison médicale à Seattle a montré que les patients ont vu une amélioration de la qualité de leur prise en charge, avec un moindre taux d’hospitalisations que d’autres structures de la localité, des gains de santé ayant permis au payeur de générer des économies… intéressant non ?

Caroline Crousillat

Crédit photo : © Alexander Raths - Fotolia.com

Caroline Crousillat

Spécialiste de la communication digitale, je donne vie à Orange Healthcare sur les réseaux sociaux jours après jours. Geekette dans l'âme, je reste à l'affut de toutes les nouvelles applications des technologies dans la santé mais aussi dans d'autres domaines.