et si on définissait le cloud ...

Depuis l'apparition du terme cloud computing en 2008 et l'émergence de ce marché sa définition reste encore sujette à interprétation par les acteurs de ce nouveau paradigme relatif aux technologies de l'information et de la communication. A part un document de l'institut américain des normes et technologies (NIST), publié en 2009, au sujet de la définition et des caractéristiques du cloud computing, aucune norme internationale n’existait à ce jour.

C'est dans cet objectif qu'une collaboration internationale impliquant des experts de la commission d’études « Réseaux Futurs » de l'ITU-T et du sous-comité « Plateformes et Services d'Applications Distribuées » de l'ISO/IEC JTC1 a été lancée en septembre 2012. Dans ce billet je présente les premiers résultats de cette collaboration à savoir la définition du cloud computing.

petit retour historique

Comme présenté dans mon billet intitulé le début de la  maturation des services cloud, le début des années 2000 a vu l’apparition de solutions visant à fournir des applications depuis l'Internet par les ASP (Application Service Provider) pour accompagner les services d’accès au réseau Internet par les ISP (Internet Service Provider).
A partir de 2005, la généralisation du très haut débit a permis le développement d'un nouveau mode de fourniture de services informatiques en ligne utilisant les technologies web services. Ce nouveau mode appelé le « Software as a Service (SaaS) » consiste à fournir des logiciels informatiques « as a Service » accessibles depuis le réseau Internet.

En 2008 l’utilisation du terme « informatique en nuage (cloud computing) » a permis de généraliser ce nouveau mode de fourniture de services à la demande telle que le logiciel (SaaS) ou bien encore l’infrastructure (IaaS). Ce terme « informatique en nuage » a été rapidement adopté par la majorité des fournisseurs de SaaS mais en contre parti, ceci n'a pas facilité sa compréhension et sa définition.

La définition adoptée dans le cadre de cette collaboration internationale, que j'ai présidé comme représentant de l'IUT, est la suivante:

définition

L’informatique en nuage est un paradigme qui permet d'accéder depuis un réseau à un ensemble extensible et configurable de ressources partagées (physiques ou virtuelles) pouvant être administrées et provisionnées en libre-service et à la demande.

Des exemples typiques de ressources sont de type serveur, système d'exploitation, réseau, logiciel, application et stockage.

Cette définition fait partie de la nouvelle norme internationale qui intègrera également la définition d’une trentaine d’autres termes relatifs au cloud computing. Par ailleurs, cette norme internationale décrit les catégories de service SaaS, PaaS , IaaS, NaaS* et CaaS** ainsi que les caractéristiques essentielles de ce nouveau paradigme.

Le document sera approuvé courant 2014 comme norme commune entre les 2 organisations internationales ITU-T et ISO/IEC JTC1 et devrait être considéré comme un document de référence pour la plupart des acteurs du cloud computing mais aussi les organismes de normalisation

La réussite de cette collaboration est considérée comme une étape importante pour une meilleure compréhension du cloud computing par les acteurs des deux secteurs des technologies de l'information et des télécommunications.

Jamil Chawki
En  collaboration avec Olivier Le Grand

*NaaS : Network as a Service
**CaaS : Communications as a Service

crédit photo : © allapen - Fotolia.com

Jamil Chawki

J'assure, depuis 2008, la coordination des activités de normalisation cloud à Orange Labs. J'ai travaillé pendant 10 ans sur le développement des réseaux optique et Internet à France Telecom et participé en 2006 au développement des activités SaaS pour les Entreprises 2.0. J'ai dirigé un opérateur de télécom  au Liban et introduit, en 2001, un service de consultation de facture sur Internet. Je suis actuellement président du groupe de travail sur la normalisation du cloud  à l’UIT-T et l’ISO IEC JTC1.