Plus vite, plus haut, plus fort… et l’éthique dans tout ça ?

On peut se réjouir : l’application des technologies dans l’univers de la santé est prometteuse. L’avènement d’outils, de solutions et de méthodes toujours plus spécialisés pour servir la santé vont permettre de dépister plus tôt, d’agir plus vite, plus simplement, et plus rapidement.

Aujourd’hui d’ailleurs, si des mastodontes comme IBM, Google ou Apple investissent le secteur, leur ambition n’est pas juste de faire évoluer la médecine de demain mais bien de la révolutionner en totalité, en utilisant au maximum les technologies accessibles, en repoussant les limites.

un mouvement qui soulève des questions


Toutefois, des limites existent à cette révolution.

Elles sont humaines d’une part, car ces technologies intelligentes sont paramétrées par l’Homme qui, malgré ses qualités, peut générer des erreurs. Il faut donc penser à prendre en compte l’effet papillon.

Les limites sont d’autre part éthiques car si les gouvernements valident l’accès aux données de santé à des sociétés privées, qu’adviendra-t-il des choix humanistes et sociétaux dans le futur ? Quelles seraient les conséquences de la privatisation des données de santé, et des données globales quand tous les objets seraient connectés ?

l’éthique au cœur de la santé 3.0


Google vient par exemple de rejoindre la Global Alliance for Genomics and Health, une coalition internationale qui a pour ambition de combiner les informations sur les maladies (données cliniques et génomiques), les organisations, les méthodes, et même les pays, pour créer des approches interopérables afin d’accélérer les progrès possibles dans les domaines de la médecine et de la science.

Devrions-nous nous en réjouir ? Oui et non, car même si cette organisation a de belles volontés, qui pourra réguler cette organisation quand elle se propose elle-même de réguler les synergies entre pays ? Si cette organisation se révèle être un lobby, qui sera le garant de la confidentialité des données ?

Après la première volonté de Google de vouloir lutter contre la mort, on pourrait presque imaginer une deuxième volonté: orienter les actions d’un lobby mondial ?…

Que ce soit Google ou une autre société, on se rend compte que l’éthique sera plus que jamais au cœur des sujets de santé 3.0, un sujet passionnant qui s’offre à nous et aux générations futures.

Ces approches, ces évolutions vers l’utilisation de la donnée comme modèle de référence ne traitent cependant pas une question fondamentale : l’Homme se réduirait-il à un ensemble de données biologiques et comportementales ? C’est sûrement un autre débat…

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Richard.

 

crédit photo : © Feng Yu - Fotolia.com
 

Richard Billaudel

Spécialisé en relation client / citoyen / patient, j’accompagne aujourd’hui des clients publics et santé dans leur transformation numérique et organisationnelle.
Caractéristiques ? Né curieux, avec une fâcheuse et souriante tendance à l’ironie…