les mille et une promesses de l'impression 3D en santé

Quel est le point commun entre la prothèse de main de l’ONG Not Impossible pour les enfants amputés du Soudan, le téléphone en braille présenté en mai 2014 par la start-up britannique OwnFone, la peau de synthèse inventée par l’Université de Toronto ou encore le plâtre ultraléger Cortex ? Tous ces objets ont été fabriqués grâce à une imprimante 3D.
Utilisée depuis déjà dix ans par une entreprise comme PSA Peugeot Citroën pour ses maquettes et prototypes de voitures, l’impression 3D concerne aujourd’hui autant l’industrie que l’architecture, l’enseignement, le design que la médecine !

Beaucoup de ces objets, bien sûr, ne sont que des prototypes ou ne sont encore utilisés que par des communautés ou quelques personnes ici et là dans le monde. Mais par leur variété, le sérieux des entreprises qui les portent et le buzz qui les accompagnent, ils symbolisent l’immense promesse de l’impression 3D, autant pour les industriels que pour le grand public. Car cette technique utilisée et rentable depuis au moins dix ans dans l’industrie se développe aujourd’hui à une vitesse exponentielle. Explications et tour d’horizon.

L’impression 3D : comment ça marche ?


D’abord, il y a le fichier numérique du dessin en trois dimensions de l’objet désiré. Puis l’imprimante 3D. L’encre est remplacée par du plastique, de la résine, mais aussi désormais du métal, du béton, des écomatériaux, du chocolat ou même des cellules vivantes. De fait, les matières envisageables sont quasi infinies.

La modélisation 3D est décomposée en une multitude de couches horizontales et l’impression consiste en une réplication couche par couche de l’objet par dépôt de la matière en fusion quelle qu’elle soit. Pour un usage personnel, on trouve déjà de très nombreux modèles dans le commerce entre 350 et 10 000 euros, sachant qu’une imprimante très sophistiquée, comme par exemple celles utilisées en chirurgie, peut coûter jusqu’à un million de dollars.

D’abord technologie haut de gamme, l’impression 3D devient de plus en plus accessible. Mais quels en sont dès aujourd’hui les usages les plus révélateurs en santé ?

de vrais bénéfices dans la santé


La capacité à réaliser très rapidement des pièces en très petites séries intéresse de facto le secteur de la santé. 

  • Première application : la préparation d’opérations délicates gagnant à être simulées en amont, par exemple dans une réplique du crâne comme le fait le CHU de Dijon, ou une copie d’un cœur comme le pratique l’hôpital pour enfants de Peoria dans l’Illinois aux Etats-Unis.
  • Deuxième application : la fabrication de prothèses, par exemple auditives ou dentaires, notamment les couronnes. Le dessin d’une prothèse est en effet spécifique à la morphologie de chaque patient. Ainsi, sur les 17 imprimantes 3D très haut de gamme vendues à mi 2013 par la société Phidias Technologies, quatre l’ont été à l’Allemand Deeve, fabricant de ce type d’appareillage pour les dentistes.

Des dizaines d’équipes dans le monde travaillent par ailleurs sur le “bioprinting”, qui consiste à fabriquer des tissus biologiques, voire des organes ou de la peau artificielle. Il s’agit d’un enjeu fort pour la médecine régénérative, mais aussi pour les tests de médicaments.

D’autres applications sont envisagées dans le futur : impression directe de tissus sur le patient in situ, réparation d’organes directement à l’intérieur du corps d’un patient au cours d’une opération, applications cosmétiques avec la création d’une imprimante de visages, etc.

L’impression 3D porte ainsi désormais bien plus que des promesses, qu’en pensez-vous ?

Rachel.

 

crédit photo : © Sergey Nivens
 

Rachel Bonjean

Analyste concurrence au sein de l’équipe "market intelligence" (MI), direction Marketing & Connaissance Clients,chez Orange, j’explore toutes les bonnes pratiques télécoms au service d’un développement durable.