bien vieillir, la place des aidants

3,9 millions d’aidants en France s’occupent quotidiennement d’un proche âgé dépendant (Opinionway, 2013) ! Alors qu’on nous annonce un « tsunami » gris et que 90% des Français estiment qu’il est préférable de vieillir à domicile plutôt que d'intégrer une maison de retraite…  force est de constater que ce chiffre ne va aller qu’en augmentant.

Quel est le profil de l’aidant ?


En matière sociale en France, une personne est considérée comme aidant lorsqu'elle s'occupe quotidiennement d'un proche dépendant, handicapé ou malade, quel que soit son âge. Il peut s'agir d'un membre de la famille, d'un ami, d'un voisin...

Si on se réfère  à l’étude de la Direction régionale sanitaire et sociale (DRESS) pour dresser le portrait-robot de l’aidant familial, on le décrirait de la manière suivante :

  • une femme active d’une cinquantaine d’années qui héberge ou qui vit avec la personne dont elle a la responsabilité,
  • une femme qui exerce son rôle d’aidant en moyenne 7h35 par jour,
  • une femme qui sacrifie son temps libre et ses vacances pour s’occuper de la personne dont elle a la responsabilité.

En effet, 74% des aidants sont des femmes et 24 % des aidants interrogés dans le cadre de cette enquête estiment qu’ils n’ont plus le temps de prendre des week-ends ou tout simplement s’accorder quelques jours afin de souffler un peu.

Pour alléger leur quotidien, des aides sont pourtant mises en place : intervention d’une auxiliaire de vie, passage de l’infirmière ou encore la livraison des repas…

créer une chaîne de soutien autour des personnes âgées


Cette activité a des conséquences morales et physiques sur la vie des aidants et peut engendrer un sentiment de charge :

  • 2 aidants sur 10 ressentent une charge importante, synonyme de fatigue morale ou physique
  • 3 aidants sur 10 se sentent anxieux, stressé, surmené et ont des problèmes de dos
  • 48% des aidants souffrent d’une maladie chronique (1)

Par ailleurs l’isolement est un facteur aggravant : il est en effet important pour les aidants d’être insérés dans un réseau de soutien pour atténuer le sentiment de charge.

Pour répondre à ce besoin le Japon a introduit une nouvelle monnaie : le fureai kippu. Elle permet aux individus d’accumuler des crédits lorsqu’ils prennent soin de seniors de leur communauté. L’unité de base est une heure de service rendu à un senior et peut être utilisée pour soi-même dans le futur ou pour subventionner un aidant qui s’occupe d’un proche ailleurs dans le pays. Un moyen original pour créer une communauté d’aidants autour des personnes âgées et alléger la charge perçue pour chacun.

introduire les technologies en complément de l’aide humaine


Les technologies peuvent également jouer un rôle intéressant pour accompagner les aidants.

Selon une étude récente de Pew Research, 70% des aidants familiaux américains utilisent déjà les nouvelles technologies pour chercher de l'aide.

Mais au-delà de ce support à l’information, les technologies peuvent également soulager le quotidien des aidants en :

  • aidant à la « surveillance » des personnes dépendantes : détecteurs de chute, télésurveillance,…
  • diminuant les angoisses de la personne dépendante et en lui rappelant les tâches : détecteurs de mouvements qui activent automatiquement la lumière, pilulier électronique automatique pour la distribution de médicaments…
  • en contribuant à maintenir les liens sociaux à distance entre aidants, intervenants médicaux ou médico-sociaux et personnes âgées dépendantes : visiophonie, dispositifs de téléconsultation…


On ne va pas aller jusqu’au robot pour remplacer l’aidant mais il s’agit là de solutions innovantes plutôt intéressantes, qu’en pensez-vous ?

Caroline.

 

(1) source : N° 799 - Aider un proche âgé à domicile : la charge ressentie

 

crédit photo : © Melpomene - Fotolia.com
 

Caroline Crousillat

Spécialiste de la communication digitale, je donne vie à Orange Healthcare sur les réseaux sociaux jours après jours. Geekette dans l'âme, je reste à l'affut de toutes les nouvelles applications des technologies dans la santé mais aussi dans d'autres domaines.