CloudStore : un nouveau modèle pour les structures IT gouvernementales ?

Après une longue attente, le gouvernement du Royaume-Uni a enfin dévoilé son réseau d'approvisionnement en ligne. Destiné au secteur public, il lui permet d'obtenir des services de cloud computing sur la base d'un système par répartition.

Répondant au nom de CloudStore, ce site regroupe 1 700 services pour 258 prestataires et vise à rendre l'approvisionnement « plus rapide, facile, économique et transparent tant pour le secteur public que pour les prestataires ».

Cela peut-il contribuer à faire adopter de nouvelles approches en matière d'optimisation du cloud ?

Selon Francis Maude, ministre du département exécutif du gouvernement britannique (Cabinet Office), ce site répond au besoin crucial de rentabilité des institutions gouvernementales de par la capacité qu'il leur offre, par rapport à un autre logiciel, de travailler de façon plus ponctuelle.

du PaaS au SaaS en une seule agence

Il intègre quatre genres de services : l'infrastructure, la plate-forme, le logiciel, et les services cloud spécialisés. Les services individuels comprennent :

  •  la messagerie électronique,
  •  le traitement de texte,
  •  l'hébergement du système,
  •  la planification des ressources,
  •  la gestion des enregistrements électroniques,
  •  la gestion de la relation à la clientèle et les applications de bureautique.

Dans un communiqué de presse sur le lancement du CloudStore publié cette semaine, Francis Maude a expliqué : « en créant un marché concurrentiel, la structure du G-Cloud incitera sans cesse les prestataires de services à améliorer la qualité et la valeur de leurs solutions. Ainsi leur coût s'en verra réduit, aussi bien pour les contribuables que pour les prestataires. Elle permet également aux PME spécialisées dans les produits de niche de bénéficier des mêmes opportunités que les plus grands prestataires de services. »

Ce lancement fait partie intégrante d'un plan détaillé de mise en œuvre de la nouvelle stratégie TIC du gouvernement du Royaume-Uni, dont l'objectif est de réaliser une économie d'environ 1,4 milliard de livres dans les quatre prochaines années et d'améliorer les prestations des services publics grâce au numérique. On estime que sur cette même période, le cloud computing représentera la moitié des dépenses TIC du Gouvernement central.

Ce nouveau mécanisme incitera-t-il donc d'autres pays à faire de même et à centraliser leurs stratégies cloud sur un marché principal ?

Comme l'indique cet article de blog datant de l'année dernière, plusieurs essais sont déjà en cours à travers le monde. Cependant, aucun d'entre eux ne résume véritablement la devise centraliste qui régit le fonctionnement du CloudStore. Ce site est plus perfectionné que son équivalent américain apps.gov lancé par l'administration Obama en 2009.

le gouvernement des États-Unis se met au cloud

CloudStore : un nouveau modèle pour les structures IT gouvernementales ?
Le mois dernier, l'Administration des services généraux (GSA) des États-Unis a conclu un contrat de 20,76 millions de dollars avec le Groupe CGI pour le transfert de certains de ses sites internet, dont USA.gov et Data.gov vers une infrastructure cloud publique au sein d'apps.gov. Une fois terminé, le site Apps.gov devrait fonctionner de façon similaire au CloudStore, bien que les départements des États-Unis estiment toujours le cloud en phase d'adoption précoce.

Un rapport du Département de l'Énergie des États-Unis sur le projet cloud (Magellan) a récemment été publié. Ce rapport fait état de certains problèmes, parmi lesquels on peut citer :

  • un apprentissage difficile
  • une performance et une extensibilité insuffisantes
  • l'absence de certains éléments dans la pile du logiciel cloud

Outre-Pacifique, les Australiens craignent également que le cloud ne soit pas au point. Un récent rapport Ovum indique que, parallèlement à la généralisation de l'utilisation des services publics cloud - intégrant des ressources libres telles que SharePoint de Microsoft ou encore iCloud d'Apple - parmi les entreprises du pays, les mises en garde des autorités de réglementation et de sécurité donnent lieu à une exagération des risques encourus.

Le Dr. Steve Hodgkinson, Directeur de la Recherche auprès des services consultatif et de recherche d'Ovum Asia Pacific IT a affirmé dans un communiqué de presse : « à la base, les services publics cloud n'ont pas été choisis pour diminuer les coûts. Dans la plupart des cas, ce service a été choisi parce qu'il était meilleur et plus rapide, même si des changements de pratiques dans la gestion de l'information auraient dans certains cas été nécessaires. »

les enjeux du CloudStore

Ces services publics ne sont pas disponibles via le CloudStore. Cependant, la nature exclusive des ressources offertes par les prestataires retenus est similaire. CloudStore jouera manifestement un rôle crucial dès lors qu'il s'agira de pousser les autorités du Royaume-Uni à se lancer dans une utilisation généralisée du cloud computing. Sa capacité à sensibiliser le plus grand nombre aux meilleurs moyens de se procurer des systèmes cloud reste pourtant discutable.

Ovum le reconnaît d'ailleurs dans son rapport : « les services publics cloud ne sont pas tous égaux en termes de capacité à satisfaire les besoins des entreprises en matière de fiabilité et de sécurité. Le risque majeur, qu'il convient donc de minimiser, porte sur le choix d'un prestataire de services cloud d'excellence pour les entreprises ».

Alors que le G-Cloud tend à donner aux PME une chance d'affronter la concurrence, le Cloudstore pourrait bien prouver que la taille compte toujours davantage dans le domaine de la sécurité IT.

Joe

Crédit photo :  © spiral / © Mimi Potter - Fotolia.com

Nicolas Jacquey
Joe Fernandez

Joe Fernandez is a technology writer and blogger for Futurity Media. As a journalist, he was an editor on Computer Weekly and Microscope magazines and worked as a deputy editor for Marketing Week and its sister title Pitch covering online marketing and social media developments. Joe has also appeared in titles including New Media Age, Guardian Computing, Computing Magazine, The Inquirer and Mobile Magazine.