PME : comment gagner en compétitivité grâce au cloud computing ? #CCWE

La création d’entreprise implique de savoir travailler avec des budgets restreints, et aussi une recherche de flexibilité maximale. Tout ceci plaide pour les solutions en mode cloud et ces petites, voire très petites, entreprises sont certainement les premières à profiter du cloud computing. Certes, mais comment faire et quelle est la marche à suivre ? Voyons ici en détail les bonnes approches pour les entreprises petites et de taille intermédiaire avec les 4 experts du panel choisi par Cloud World Expo le 9 avril 2014.

Les intervenants à cette table ronde étaient :

quelles sont les premières questions que doivent se poser les petites entreprises qui veulent aller dans le cloud ?

Michel Granger (IBM) a indiqué qu’on ne peut faire de généralités dans ce domaine. « Si on est une startup, on ne pose pas la question on a besoin de vélocité » a-t-il précisé, mais « si je suis une banque et que j'ai besoin de 3000 transactions à la seconde, la solution que je vais choisir sera bien différente ».

On ne peut donc faire d'amalgames dans le cloud selon lui. Le cloud computing n'est pas seulement affaire de SaaS ou d'externalisation de l’informatique d’entreprise, c'est aussi et surtout un moyen de « changer l'entreprise au travers de l'infrastructure pour gagner en compétitivité ». En fin de compte, « le cloud n’est pas de l'informatique c'est du business » a-t-il ajouté.

3 des participants à la table ronde du cloud world expo : de gauche à droite, Laurent Briziou, Michel Granger, et à droite de l’animateur de la table ronde, Antoine Jacquier

 

mettre toute son informatique sur le cloud ? probablement pas !

Stéphane Duproz (telecitygroup) a poursuivi sur le même thème en posant une question fondamentale « une entreprise peut-elle avoir l'ensemble de son informatique sur le cloud ? ». « Probablement pas ! » A-t-il ajouté.
Tout ce qui est commun aux entreprises en général se prête bien au cloud computing, pas ce qui est spécifique à cette entreprise.
« Les entreprises nous disent que le choix est une question de curseur entre flexibilité financière et de contrôle de l'informatique. Avant, on avait un besoin logiciel, on prenait un serveur et on l'adaptait à son besoin. C'était souple d’un point de vue informatique et de développement, mais d’un point de vue financier, le bénéfice était moins évident ».
Avec le cloud on aboutit à une solution complètement opposée : « c'est plus flexible mais l’entreprise a moins de contrôle et c'est à elle de s'adapter au logiciel et non l'inverse ».
 

plusieurs niveaux de lecture

II y a donc plusieurs niveaux de lecture selon M. Duproz :

« pour ce qui est du serveur,  je peux choisir ou non de l'avoir dans le cloud (c’est ce qu’on appelle le IaaS). Dans ce cas il n'y a pas d'adaptabilité et c'est le sujet où on ne se pose pas beaucoup de questions.

Deuxième niveau, le logiciel : on voit rarement, même des entreprises jeunes, mettre leur cœur de métier dans le cloud. C'est une question de flexibilité. On peut choisir le cloud pour l'infrastructure et pas pour le métier. « En principe les entreprises préfèrent externaliser les choses simples et conserver la maîtrise sur les choses plus complexes ». Michel Granger d’IBM abonde dans le sens de M. Duproz en indiquant qu’il faut « faire des choix entre opex et capex en fonction de sa stratégie ». Et de conclure que « le passage tout Cloud pour une entreprise existante personnellement je n'y crois pas ».

bien s’entourer et s’assurer de la maîtrise de ce que l’on soustraite

Laurent Briziou d’exaegis précise qu’il faut avoir la sagesse de se faire entourer de bons juristes « pour ne pas se faire enfermer et garder le contrôle ». Il arrive un point où l'entreprise doit conserver le contrôle de ses coûts et ce n'est pas parce que l'on évolue vers le cloud qu'il faut accepter de perdre le contrôle. On ne sous-traite bien que ce que l’on peut maîtriser soi-même.

comment sélectionner ses fournisseurs, quels sont les critères ?

Michel Granger d’IBM a répondu à cette question par une boutade riche de sous-entendus : « quand on a besoin d'un verre de lait on n'achète pas la vache » a-t-il dit.

Le premier critère est de savoir quel est le service que le fournisseur nous rend. Il y a différents métiers dans ce qu’on pourrait appeler une chaîne de fournisseurs (depuis l'hébergeur jusqu'au paramétrage du logiciel). Or, beaucoup de Clients n'ont pas assez réfléchi à la réversibilité alors que celle-ci est cruciale selon Monsieur Granger.

Il faut ensuite étudier la redondance, la qualité de disponibilité en fonction de son besoin et en fin de compte, on va regarder le coût et si le mode opex est le plus adapté. « Ce n'est pas forcément le cas tout le temps, il y aura des cas où le mode capex est plus adapté » précise-t-il en confirmant ce que Monsieur Didion de Polypal nous avait confié lors de son intervention un peu plus tôt au Cloud World Expo

la connectivité est au centre du cloud computing

C’est bien le genre de choses qu’on aime lire sur les blogs d’Orange Business, surtout lorsque la phrase est prononcée par un intervenant extérieur. L’importance du réseau est cruciale, n’importe quel informaticien le sait : pas de connectivité, pas de temps réel. Mais dans le cloud computing c’est encore plus important, car comme l’informatique tout entière est externalisée, le lien Internet devient crucial.

C’est ce que Stéphane Duproz nous a rappelé :
« un des critères dont on parle peu c'est la connectivité or si mon lien Internet est mauvais je peux perdre en performance. Cela peut être grave, selon la criticité de la solution concernée. Il doit y avoir un bon équilibre entre flexibilité et coûts. Or je vais probablement avoir une multiplicité d'acteurs dans ma solution qui vont devoir se parler et la connectivité optimisée est une garantie de qualité. Soit je vais m'en remettre à Internet soit je vais m'en remettre à plusieurs tuyaux fixes, même si c'est un peu contre l'esprit du Web. On voit aujourd'hui de grands appels d'offre où les clients demandent la flexibilité dans la connectivité elle aussi réglée à la demande ». 

« Le premier problème qu'on nous fait remonter c'est la localisation des données et savoir qui peut y accéder. Ensuite on doit se poser la question de savoir si ces données sont vraiment critiques. Il n'y a pas besoin de mettre l'artillerie lourde sur des solutions qui finalement ne sont pas très critiques. Si on travaille avec un mix de l'ensemble il faut faire un arbitrage usage par usage, donnée par donnée car mettre dans le privé cela coûte plus cher, il faut bien réfléchir avant ». 

le cloud computing n’est pas une affaire d’économie mais de performance

Selon Antoine Jacquier, la problématique des petites entreprises c'est le ticket d'entrée et le cloud permet de résoudre ce problème. Pourtant, Stéphane Duproz déclare « qu’il y a des entreprises qui décident de sortir du IaaS car cela coûte finalement plus cher et qui décident de réintégrer les équipements utilisés en permanence, car le modèle à la demande est surtout adapté à la consommation ». 

Toutefois, la vérité est peut-être ailleurs, c’est ce que semble indiquer Laurent Briziou, qui a « fait le choix de rester chez Orange Business, il s’agit d’un vrai choix qui n'est pas un choix de coût, mais de flexibilité, de sécurité et de performance », et de conclure : « c'est un choix, on ne veut pas rapatrier notre informatique. Le bénéfice n'est pas là où on croit ». 
 

Yann Gourvennec

Yann Gourvennec

Je suis spécialiste en systèmes d'information, marketing de la highTech et Web marketing. Je suis auteur et contributeur de nombreux ouvrages et Directeur Général de Visionary Marketing. A ce titre,  je contribue régulièrement sur ce blog pour le compte d'Orange Business sur les sujets du cloud computing et du stockage dans le cloud.